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vendredi 22 février 2019

Compte rendu du débat organisé par L’Hirondelle Citoyenne du 6 février 2019 dans la petite salle des fêtes

Une trentaine de personnes étaient présentes à ce premier débat.

Présentation de la présidente de l’association :
L’Hirondelle Citoyenne a été créée en 2014 avec pour objet « de réfléchir, d'organiser, de diffuser et de mettre en application des initiatives, de faire des suggestions et de proposer des solutions aux problèmes rencontrés sur le plan municipal, pour mieux vivre ensemble à Mérindol » ( article 2 des statuts). Depuis cinq ans nous avons dans ce but créé un blog, diffusé des tracts d'information et tenu plusieurs réunions.
La réunion de ce soir s'inscrit dans cette continuité. Elle n'a pas été publiée sur le site du Grand débat, mais le compte rendu pourra être considéré comme une contribution et mis en ligne si cela est le souhait des présents ce soir.
Les quatre thèmes du Grand débat national peuvent être mixés, on peut choisir aussi des « sous thèmes » qui seront un point de départ de réflexion et d'échanges, mais pour leur assurer un débouché, nous proposons de les aborder en les adaptant à notre vie communale.
La parole est bien entendu libre sur la thématique que chacun veut choisir.

Déroulement du débat
Un premier intervenant se demande comment les questions locales peuvent s’imbriquer dans le Grand débat instauré par E. Macron. Nous pensons que des questions telles que celle que pose un Mérindolais qui est intervenu sur notre blog peut très bien relever de l’un et de l’autre : il aimerait que la municipalité mette en place un cahier de doléances permanent. Cela permettrait de faire des suggestions qui pourraient être vues par tout le monde et remonter ensuite aux élus. Nous sommes là en plein dans un des quatre points listés : « Démocratie et citoyenneté ».
Un des participants pense que la démocratie directe fait bel et bien partie des questions qui peuvent être locales et être extrapolées. En tant que responsable d’une association il a besoin de dialoguer avec les partenaires institutionnels, ce qui est difficile. Il cite comme exemple à suivre un village alsacien où il y a un conseil municipal-bis qui se réunit de temps en temps et fait des propositions qui remontent vers le conseil officiel.
Toujours sur ce thème de la démocratie, l’un de nous pense qu’aucun projet municipal ne devrait être décidé sans être débattu, et donne l’exemple de la salle des fêtes. On a l’impression que dans ce domaine au moins on peut changer les choses. L’idée du RIC séduit certains d’entre nous, et de toute façon, ce système présidentiel semble n’être pas une bonne chose pour beaucoup.
Nous passons ensuite au thème de la fiscalité qui, là encore, est national et local. Quid de la suppression de la taxe d’habitation, comment fonctionneront les municipalités sans cet apport ? C’est bien d’ailleurs ce qui explique la colère des maires il y a quelque temps. Cette mesure peut bien entendu être populaire. Mais il ne faut pas oublier que, si cet impôt-là est supprimé, les charges restent. Certes, dans un premier temps l’État compense, mais ces compensations n’évoluent pas, si bien que surgissent très vite des difficultés de fonctionnement pour les communes. De plus, celles-ci – grâce à cette taxe – ont une certaine liberté de s’administrer. Or, si l’État compense, les élus perdent – entre autres - leur liberté d’imposer les taux d’imposition. Il faut savoir que la part du budget que les élus maitrisent est d’environ 20%. Le reste, c’est ce qui est incontournable (salaires des agents, entretien des bâtiments et de la voirie, du parc automobile etc.). Ces 20%, c’est ce que le conseil municipal peut utiliser pour mettre en place les politiques publiques qu’il souhaite promouvoir. Une baisse d’impôts entraîne donc une baisse des marges de manœuvre en matière de services publics. À la question, qu’en est-il exactement aujourd’hui de cette baisse, voire suppression, personne ne peut répondre puisque cela a changé X-fois. Dans le même temps, l’État se désengage de plus en plus. Puisque leur sunvention est passée de 80000 € à rien. Problème auquel sont confrontées beaucoup d’associations, qui faute de moyens vont disparaître.
Ce que les gilets jeunes dénoncent finalement, c’est choix de société que font nos dirigeants depuis des années : il est inadmissible que dans une société comme la nôtre des gens qui travaillent n’aient pas de toit et des problèmes pour nourrir leurs enfants, alors que par ailleurs les actionnaires reçoivent de plus en plus d’argent ; par exemple, 20% du prix d’une voiture leur reviennent, mais on augmente le prix du carburant ! C’est pourquoi, juge une personne parmi nous, ce mouvement des GJ va peut-être faire bouger les choses.
Nous revenons à la question des services publics : la mairie est très souvent fermée, pourquoi ? Par manque de personnel, et si oui, à qui la faute, qui décide ? On va fermer le sanatorium de Roquefraîche (ouvert en 1990), il n’y a plus de Crédit agricole à Mérindol, bientôt celui de Lauris va aussi fermer, il faudra aller jusqu’à Cadenet. Preuves – s’il en est besoin – que tout est fait pour désertifier le milieu rural. Le service public doit être rentable, nous dit-on, mais il n’est pas fait pour ça, c’est un service, comme son nom l’indique, pas une entreprise. Rappelons que nous avons mené ici, dans notre village, des actions pour avoir un DAB et pour garder la poste.
Certains d’entre nous s’étonnent aussi de ce dogme – imposé en grande partie par l’Allemagne - selon lequel les États doivent baisser leurs dépenses publiques. Deux pays n’obéissent pas à ça, la Chine et les USA, alors pourquoi devrait-on le faire en Europe ? On nous dit aussi que si on fait payer les riches, si on les taxe trop, ils partiront. Pourtant, les citoyens américains paient leurs impôts aux États-Unis d’Amérique quels que soient leurs lieux de résidence. Pourquoi n’en irait-il pas de même en France ?
Taxer les très riches, taxer la spéculation immobilière, redistribuer les richesses, en finir avec cette finance virtuelle qui n’a plus aucun contact avec la réalité. Autant de propositions qui vont à l’encontre du système capitaliste ultra-libéral que nous connaissons. Nous en sommes bien conscients et certains d’entre nous pensent qu’il est tellement implanté qu’on ne peut pas grand-chose contre lui. Mais, d’autres parmi nous pensent qu’il est possible de changer pas mal de choses ; par exemple, l’impôt – contrairement à la TVA - est un vrai outil de redistribution, mais il ne joue pas son rôle, il est bâti sur une multitude de niches fiscales, de procédés d’optimisations fiscales etc. Le CICE est en train de montrer ses faiblesses : si on abaisse les cotisations aux entreprises, on le fait en effet payer aux ménages par la CSG. Il faut donc remettre à plat le système fiscal, en finir avec les inégalités criantes ici en France, mais aussi dans le monde entier. Pour revenir à Mérindol, les statistiques de 2006 montrent – contrairement à ce qu’on croit (« Tout le monde est riche dans le Luberon ») -, que tout le monde n’est pas riche.
Nous abordons ensuite le thème de l’écologie qui interpelle aujourd’hui pas mal de personnes parmi nous. Quid de la déchetterie ? On rappelle qu’un terrain avait été trouvé pour en construire une nouvelle aux normes, mais ce projet n’a pas eu de suite. On a argué que le pont pour y accéder ne supportait pas la charge des semis avec les bennes, et on n’a pas cherché plus loin. Ne pourrait-on pas aussi faire encore plus d’efforts sur l’éclairage public ? On rappelle qu’il y a eu des plans successifs de transformation de l’éclairage public ; les réverbères ont été remplacés et équipés d’ampoules basse consommation (N.B. L’éclairage public coûte 20 000 euros à la commune tous les ans). Les élus devraient aussi mettre en place des politiques publiques pour aider les gens à avoir des comportements vertueux sur l’isolation, les énergies renouvelables, les déchets verts etc.
En ce qui concerne les transports : beaucoup de Mérindolais vont régulièrement à Mallemort. On pourrait songer à acheter un mini-bus pour éviter que tout le monde prenne sa voiture pour faire ses courses ou aller chez le médecin au village voisin. On pourrait aussi favoriser le co-voiturage, créer un site pour les offres et les demandes, ce qui, de surcroît, créerait du lien social, ouvrir un café villageois. Tout cela est faisable.
Nous évoquons aussi la question agricole, le village pourrait être plus attractif pour aider les jeunes à un retour à la terre. Quant aux commerces, ils sont bien moins nombreux qu’il y a peu, alors qu’il y a de plus en plus d’habitants.
Enfin, nous finissons ce premier débat sur les compteurs Linky. Tout le monde s’accorde à dire qu’il faut suivre cette affaire et coordonner les gens qui veulent en discuter. Il existe un collectif anti-linky Sud Luberon : calislub@laposte.net.


Prochain débat : mercredi 6 mars 2019 à 18h30

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