Quel visage pour Mérindol en 2030 ?
Notre commune est aujourd’hui le théâtre d’un débat
important concernant la manière dont est conduite son urbanisation. Les faits
générateurs de ce débat sont connus – la multiplication des projets de
lotissements passés ou à venir – nous n’y reviendrons pas. En revanche, il nous
semble important de rappeler que la protection de l’entrée du village est un
enjeu majeur pour préserver notre cadre de vie et maintenir l’attractivité de
notre commune, qu’une autre voie que le « tout lotissement » est
possible, et enfin qu’il ne suffit pas
d’ouvrir des zones à la construction mais qu’il faut également prévoir les
aménagements qui vont avec.
Le PLU qui a été adopté voici un peu plus
de deux ans prévoit des zones ouvertes à des lotissements là où il faudrait des
zones paysagères- notamment au rond-point de la Bourdille- prévues
d’ailleurs par la loi ALUR dans les entrées de ville. Ce qui faisait
l’originalité et le cachet de notre village -des vergers d’oliviers à ses
abords- risque fort de disparaître. Bien sûr, il faut offrir des logements aux
jeunes couples désirant s’installer dans notre commune, qu’ils soient
originaires de Mérindol ou non. Cependant, on peut construire ces logements
dans les dents creuses -c’est-à-dire sur les parcelles libres au sein de
l’agglomération- et non sous forme de lotissements. C’est d’ailleurs ce qui a
été fait sur la commune dans de nombreux quartiers à la satisfaction de tous.
Certes, ce type d’opérations est moins lucratif pour tous ceux qui
spéculent sur le foncier espérant des gains faciles et rapides, mais c’est
évidemment ce que doit rechercher la municipalité si elle se soucie de
développer Mérindol de façon harmonieuse.
C’est ensuite la
question des équipements publics qui se pose lorsqu’on construit en peu de
temps un grand nombre de logements. Lors de la dernière séance du Conseil
municipal, nous avons avancé le nombre de cent logements en prévision d’ici les
deux prochaines années. Nous n’avons pas été contredits, ce qui nous permet de
penser que nous sommes près de la réalité avec ce chiffre. Cent logements, ce
sont plus de 300 habitants supplémentaires, ce qui correspond à l’augmentation
de population prévue pour les dix prochaines années par le PLU. Apparemment,
les rédacteurs du PLU n’avaient pas imaginé un tel engouement. Il était
cependant prévisible dans une région qui connait une telle pression foncière.
Si tous ces projets se réalisent, qu’en sera-t-il de la capacité d’accueil de
notre école, de son réfectoire déjà bondé malgré les deux services, de notre
centre de loisirs, du réseau électrique et d’adduction d’eau et
d’assainissement etc. Aucune réponse ne nous a été apportée à toutes ces
questions sinon un timide « on verra le moment venu »…
Comment sortir de cette logique favorable aux seuls
promoteurs et assurer un développement concerté et harmonieux de
Mérindol ?
Il faudra associer la
population aux choix d’urbanisme qui la concernent au
premier chef. Le PLU a été élaboré par trois personnes. Associer la population
à cette élaboration aurait sans doute permis d’éviter un certain nombre
d’écueils. C’est cette démarche qu’il faut
amorcer si l’on souhaite sortir de cette situation de manière positive. Et
pourquoi pas une réunion publique sur le sujet dès la rentrée de
septembre ?
Il sera nécessaire,
également, d’évaluer précisément les effets du PLU depuis deux ans et ceux attendus
si rien n’était engagé pour modifier les perspectives d’avenir. Cela
nécessitera évidemment de faire appel à des professionnels différents, de
préférence, de ceux qui ont participé à l’élaboration du document actuel.
Il faudra en premier
lieu, et cela de façon urgente, mettre le PLU en révision avant qu’il ne soit
trop tard. Faute de quoi, des dégâts irréparables se produiront dans les
deux années à venir. Cette mise en révision, permettrait de surseoir à
l’instruction de permis de lotir notamment et donc de préserver l’essentiel en
attendant les résultats de la concertation et de l’évaluation.
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